mercredi 26 février 2014

Dégustation 27


Chères Cavènettes, chers lecteurs, voici, devant vos yeux gourmands, un nouvel épisode de nos tribulations.
Au menu :
En entrée une cheminée qui prend forme et une intervention du plaquiste le plus rapide de l’Ouest
Pour continuer, des fenêtres dans la grange
Puis une suite, pour les hôtes, qui avance bien
Et en dessert un local technique de compétition.
Mais commençons par le commencement.

Après de mûres délibérations la couleur de l’habillage de la cheminée du salon a été décidée (disons que j’ai craqué sous la pression mais je dois reconnaître que ça me plait vraiment maintenant que je vois le résultat)
En accord avec la couleur du sol elle sera donc comme ça :


Je vous rappelle que le foyer sera encadré par une sculpture en acier brossé verni que j’avais dessinée et qui est en cours de fabrications chez Dark Vador.

Affutée comme une athlète Olympique de retour de Sotchi, Dom a attaqué une phase peinture et elle retape donc différents trucs tordus entre deux visites de magasins ou de fournisseurs.


Concernant la grange, Fernand a fait un passage éclair mais efficace, jugez-en plutôt :



L’inspectrice-générale en visite de chantier

Toujours dans la grange, les deux grandes fenêtres ont été posées en deux temps, trois mouvements ainsi que les deux fenêtres de la buanderie. Il reste les trois petites de l’étage à faire et à poser (encore pour l’heure chez Dark Vador)




Dans la salle de bains des hôtes le meuble est enfin posé et la baignoire balnéo est prête pour un prochain essai (je vous raconterai…)




Et dans la chambre d’hôtes le mur est enfin terminé ; nous avons commencé la réalisation de la tête de lit en collaboration avec notre nièce Jane et cette pièce devrait être prête à prendre en photo pour le site Internet d’ici une quinzaine de jours.




Pour finir ces agapes voici le local technique de la piscine que Jacques venait de finir hier soir. Marc a déboulé à l’aurore, fringant comme un jeune poulain et à midi l’affaire avait été menée. La partie gauche abritera un petit réfrigérateur à l’usage des hôtes et la partie droite renferme déjà la partie technique de la piscine. Il faut bien sûr comprendre que c’est grâce à mes conseils avisés et à mes interventions subtiles que lui et moi en sommes arrivés à ce résultat, n’en doutez pas.
Exemple d’échange technique :
Marc : « Je mets la clarinette ici c’est nickel »
Moi : « Quoi, mais il faut que je me baisse pour manœuvrer les vannes ? »
Marc : «  Ben quoi, vous êtes pas encore mourant, non ? »
Moi : «  Non, mais moi, je réfléchis et je me dis que c’est quand même plus simple de ne pas se baisser ! »
Marc : « … »
Moi : «  Si on la met sur le mur, verticalement, ça va pas ? »
Marc : «  Moi, je fais comme vous voulez…Je vais pas chicaner pour deux colliers. On va voir… »
Moi : « … »
Marc (au bout de cinq minutes) : «  Ouais, en fait c’est pas mal comme ça…Mais le tuyau de refoulement je le fais passer où ? »
Moi : «  Eh ben là ! »
Marc : « Ouaf ! Ouaf ! Et comme ça vous allez bien vous empéguez  quand vous voudrez passer !  Non je vais le mettre là.»
Moi : » Ah ouais, c’est pas con… »
Marc : «  Eh ben vous voyez quand on réfléchis avant c’est quand même mieux ! Allez, laissez faire les professionnels… »
Etc…


Bon, sur ce je vous laisse digérer tranquillement et je vous promets du nouveau d’ici peu.

dimanche 23 février 2014

Papyrus n°26


Je reçois de nombreux messages me reprochant de ne plus publier d’article sur ce blog et c’est tout à fait justifié. Mes doigts gourds et l’occupation incessante de ce chantier sont autant de circonstances atténuantes, bien sûr, mais rien ne trouve grâce aux yeux de ces admiratrices. Car ce sont en majorité des femmes. Donc je présente ici officiellement mes excuses à ces groupies que je décide de nommer aujourd’hui les Cavènettes. Ben quoi, il y avait bien les Claudettes ?
Alors, chères Cavènettes, voici du nouveau et du lourd.

Et quand je dis du lourd je pèse mes mots (Ha ! Ha ! Ha !) Car il y a quelques jours, Philippe est venu encore une fois me donner un coup de main et c’est à quatre qu’il nous a fallu nous employer pour dresser l’escalier en métal qui desservira les chambres de la grange. Sous la houlette de Sylvain (alias Dark Vador)...


...et de son jeune Padawan...


...et grâce aux techniques égyptiennes remises au goût du jour par Philippe, nous pûmes tels des demi-Dieux des temps anciens dresser l’engin et le raccorder au balcon. Cet exploit impressionna tant Dom qu’elle ne put résister au désir d’immortaliser ce défi aux lois de la pesanteur. Admirative devant l’énergie dégagée par ces colosses en pleine action et spécialement devant mes muscles tendus comme des arbalètes elle pressa le déclencheur pile au moment où…c’était fini.



 Bien sûr pendant ce temps Sébastien Botticelli continu son chef d’œuvre avec une patience Bouddhiste digne d’une ceinture noire de yoga.



Soudain, surgit d’on ne sait où Denis fait une apparition afin de continuer l’électricité et ... repart dans la foulée, fidèle à sa réputation d’électricien alternatif.


Maître Jacques arrive à son tour et s’attaque sans coup férir au petit cabanon qui deviendra le local technique de la piscine.


Patiemment, la petite cour attend, quant à elle, son revêtement de travertin et la petite avancée de toiture qui la couronnera.


A l’intérieur aussi il y a du nouveau. Le salon est arrivé...(la table marocaine va disparaitre, rassurez-vous)


Deux exemplaires des chaises attendent leurs frangines avec impatience et la grande pièce commence à ressembler à ce que l’on avait en tête...


Et puis hier, en avance sur le programme, Helmut nous a installé le lustre qui dominera la grande table. C’est un artisan d’art de Laurac en Vivarais qui crée des modèles uniques (La font du ciel) et dont la célébrité va croissante. Nous, on adore…




Voilà, chères Cavènettes, chères lectrices et chers lecteurs d’ailleurs, j’espère que votre impatience est calmée pour quelques jours. Cette semaine sera encore riche et je vous promets que je vous tiendrai au courant avant samedi prochain.

mercredi 12 février 2014

Exemplaire du journal de bord n°25


Mercredi 12 février, je me remets au clavier pour vous conter la suite. Le peu de temps de disponible depuis le dernier article ne m’a pas laissé le loisir de vous tenir en haleine et cette pause fait du bien…
Donc où en sommes-nous ? Eh bien les choses se sont finalement bien enchaînées et, à l’heure où j’écris ces lignes nous sommes au lendemain de notre première nuit passée au mas ! Nous allons cet après-midi, débarrasser le gîte qui nous a accueillis pendant ces derniers mois et rendre les clefs à Audrey et Anthony. Maintenant, flash-back :
Après le départ du camion qui livrait le revêtement provisoire de la grande cour, il a fallu nettoyer toute la rue. Cela m’a pris l’après-midi tant le chantier et surtout les intempéries avaient rendu l’endroit impropre à la circulation !



La petite cour, derrière la maison, a été coulée et attend maintenant le pavage en travertins qui finira l’ouvrage. Ce sera une petite cour privée qui résonnera…du tintement des glaçons en fin d’après-midi



Ensuite, avec ma Dom, nous nous sommes attaqué au nettoyage/lessivage des sols de la maison. Nous avions loué une mono-brosse et je me suis fait les biceps pendant deux jours pendant qu’elle serpillait telle une Conchita de concours.


Mais, bon, je n’ai pas fait que bosser…


Lundi ce fut le jour J. Le jour du déménagement.
C’était Venise des grands jours.
Sous une pluie battante qui ne s’arrêta qu’en fin de journée, une équipe d’intervention motivée débaroula dans le hameau et les quatre loustics que vous voyez plus bas se mirent à faire voltiger les cartons et les meubles avec la grâce des ballerine du Bolchoï un soir de première. Les pauvres gars finirent complètement trempés vu le déluge que nous avions à subir. Pour vous donner une idée, nous avons dû installer des planches sur des parpaings afin de pouvoir passer de la rue à la cour.



Mais, à la faveur de leur maestria, ils avaient quitté les lieux en fin de matinée, mission accomplie, en me précisant toutefois à l’intention des lectrices de cette aventure, qu’ils étaient tous célibataires…



Ce soir-là, nous eûmes du mal à dormir car le lendemain s’annonçait compliqué. Nous étions submergés par les meubles et les cartons.
Heureusement Philippe et Nelly (Zorro et Zorette) arrivèrent à point nommé et nous pûmes employer cette journée à bricoler et à ranger.
Les filles s’occupèrent de trier les cartons, de ranger la vaisselle dans la cuisine toute neuve et de nettoyer le canapé et le fauteuil qu’ils nous ont donné (ils prendront place dans le salon télé) et Philippe et moi nous consacrâmes au montage délicat de la hotte de la cuisine et d’un grand miroir dans la salle de bain.




Au soir de cette journée, la nature nous fit un clin d’œil de bienvenue. Le ciel, qui était resté gris toute la journée, se déchira soudain et orna l’horizon d’un arc-en-ciel complet. C’était un message à notre intention, bien entendu, qui signifiait que c’était bien là que nous devions aller, que la maison nous attendait et qu’elle était heureuse qu’on lui fasse une beauté.



Tandis que j’étais ébaubi devant tant de splendeur et que Philippe bourrait son camion de cartons vides, les filles préparaient dans l’ombre une cérémonie secrète.
Mais avant cela, tous les quatre assis devant la cheminée qui crépitait, nous dégustâmes le champagne et le foie gras qu'ils avaient eût la gentillesse d'apporter avec eux. Ce fut ensuite la pause-pizza dans un petit resto de Barjac et le retour à Cavène.
Là, motivées et munies de leurs accessoires magiques elles parcoururent méthodiquement tous les recoins de la maison pour évacuer les mauvaises ondes qui auraient pu s’y trouver. Claquements de mains jusqu’au fond du grenier, petits tas de sel un peu partout, semi-asphyxie à l’encens et tintements de cloches se succédèrent jusque tard dans la soirée afin de parfaire le bien-être qui va être désormais le notre et celui de nos hôtes.





Puis, en toussant, nous nous séparâmes et, pour notre part, nous rentrâmes au gîte pour y passer notre dernière nuit de SDF.
Le lendemain fût le jour d’ouverture des cartons restants et de recherches énervantes d’objets mais le soir fût un grand moment puisque ce fut notre première nuit sur place. Ah ! Notre lit douillet ! Comme il m’a manqué !

Et voilà, nous y sommes, c’est un fait. Mais ne croyez pas que c’est la fin de ce blog…Bien des choses restent à faire et vous en serez tenu informés comme d’habitude. Nous vous devons bien ça, à vous qui nous adressez ces petits messages d’encouragement qui font tant plaisir.
Nous allons être sans Internet pendant quelques jours ce qui risque d’empêcher la diffusion de la suite, mais (comme on dit à Sochi) dès que la liaison avec le car-régie sera rétablie nous rentrerons à nouveau en contact comme promis.
Ici Cavène, à vous les studios.


jeudi 6 février 2014

Les 24 heures du Mas



J’ai été tellement occupé ces derniers jours que je n’ai même pas trouvé le temps de vous tenir au courant de l’évolution du chantier de l’impossible. Mais rassurez-vous, vous n’avez rien manqué de spectaculaire car les intempéries ont empêché à plusieurs reprises les travaux de se dérouler normalement. Ceci fait que nous nous trouvons devant une équation du 3° à inconnues multiples à résoudre qui vaut son pesant de cacahuètes : sachant que les déménageurs se pointeront hardiment, tous tatouages dehors, lundi 10 (oui, oui, c’est bien ça, dans trois jours !) et que c’est encore Beyrouth à l’extérieur ; sachant, en outre, qu’aucune pièce n’est prête à être équipée et que les entreprises sont en congé pour le week-end à partir de demain soir ; rajoutez que la pluie est annoncée pour demain et calculez le nombre de comprimés de Prozac à diluer dans une chope de whisky pour ne pas se mettre au pied du calvaire en pleurant comme un orage Cévenol…
Mais les choses avancent néanmoins et voici les photos faites aujourd’hui afin de satisfaire votre insatiable curiosité (n’est-ce-pas Fabienne et Isa ?)
La cuisine est presque finie il reste des retouches de peinture à faire puis installer la hotte et le luminaire central ainsi que les meubles qui devraient arriver bientôt. Voilà ce que ça donne pour l’instant



A l’extérieur, la cour a été rabotée et demain on y étendra (plaise au ciel !) du gravier qui permettra d’attendre la pose des lauzes récupérées sur le sol de la grange. Nous avons étendu aujourd’hui avec Thibaud le cuistot (l’amoureux de ma fille Débo) le gravier qui sera finalement le revêtement de l’accès à la cuisine.



Guillaume, le menuisier, est venu poser la vieille porte qui va désormais séparer la partie privée de la suite des hôtes et les portes en chêne de l’étage



Notre chambre est presque prête

Ainsi que notre salle d’eau/dressing



Imperturbable, Sébastien qui est maintenant une de vos connaissances, peint.



Mais il ne fait pas que ça ; Il est de très bon conseil et, vu le nombre d’heures qu’il passe au mas, il a toujours un œil sur ce qui se déroule sur le chantier, ce qui en fait un soutien précieux.
Avant de vous laisser je vous ai réservé une surprise. Je suis en mesure de vous livrer confidentiellement un scoop. La semaine dernière, prise d’une crise de démence due certainement à l’abus d’utilisation de la carte bleue, l’ingénieur en chef a déboulé sur le chantier et, trouvant que les choses ne se déroulaient pas au bon rythme, a tenu a donner elle-même la cadence. Nous avons alors assisté, médusés à une majestueuse démonstration de pelletage. J’ai pu immortaliser ce moment bref (car cela n’a malheureusement pas duré longtemps) avec mon téléphone et voici le cliché de cet instant (que Closer veut m’acheter à prix d’or…) qui restera à jamais gravé dans les mémoires des ouvriers présents ce jour-là. J’en ai vu certains écraser une larme, un autre gardait la bouche ouverte, un filet de bave s’étirant doucement à la vue de ce spectacle et  moi-même, un frisson de fierté me parcourant l’échine, je remerciais le ciel.